Assurément non.
Et il est très facile de le démontrer. Le mot science vient du mot latin scientia, lui-même rattaché au verbe scrire, savoir. La science est le fait de connaître les choses dans leur essence propre, avec leurs causes et leurs effets. [Quillet]
La définition par elle-même permet de distinguer ce qui relève du scientifique et ce qui n’en relève pas. Au 20e siècle, pour mettre de côté les charlatanismes, les chercheurs de Monde entier ont adopté les principes de Popper :
Ne peut être reconnu comme scientifique qu’un fait (et pas une opinion) :
= Observé ou calculé avec des moyens incontestables et incontestés,
= Reproductible par des équipes de recherche agissant indépendamment les unes des autres, de préférence dans des lieux éloignés les uns des autres,
= Non encore réfuté mais réfutable, sinon ce serait un dogme.
Ainsi, en mathématiques, en physique, en chimie, en biochimie, en astrophysique… nous avons à notre disposition des « lois ». Elles sont appelées ainsi car, pour l’essentiel, immuables. En mécanique, l’effet Joule est là depuis la nuit des temps, il en est de même pour U=RI en électricité, de E=MC2 en physique, de Q=RI2t en physico-chimie, également pour la constante de Michaelis en biochimie, également pour les réactions chimiques qui, à partir des mêmes ingrédients et des mêmes conditions donnent toujours strictement les mêmes résultats, etc, etc.
Bien entendu, en sciences physiques, il arrive que des connaissances évoluent – c’est le but précis de la recherche – et permettent de prendre en considération une nouvelle théorie jusqu’à sa démonstration et son acceptation (cas de la théorie des codes et des super-cordes en physique), évidemment en respectant les principes de Popper.
Ce qui distingue fondamentalement une science d’une discipline c’est la quantité très dominante de constantes, ce qui, de fait, est loin d’être les cas de disciplines comme l’économie (et d’autres) dont les « lois » sont circonstancielles, instables, contingentes aux comportements humains prévisibles et imprévisibles.
Il en est ainsi de la fameuse « loi de l’offre et de la demande » qui, de fait, n’a jamais existé et n’existera sans doute jamais. Pour qu’elle existe et soit immuable – au moins sur une longue période – il faudrait que toutes les parties présentes à une transaction soient toutes également et parfaitement informées et qu’il n’y ait aucune position léonine ; on conviendra aisément que ce n’est jamais le cas. Il en va de même pour d’autres mécanismes dits économiques et qui relèvent plutôt de la psychosociologie. Voir les transactions financières qui devraient être traitées rationnellement – si des lois stables existaient – alors qu’elles sont influencées par les croyances, les rumeurs, les psychoses, les informations asymétriques, voire les délits d’initiés !
Enfin, tordons le cou au soi-disant « Prix Nobel » d’économie qui n’existe tout simplement pas. Il fut créé par des économistes en mal de reconnaissance. Il s’agit en réalité du « Prix d’économie de la Banque de Suède en mémoire d’Alfred Nobel », non-reconnu par le Comité Nobel, et encore moins reconnu par les descendants d’Alfred Nobel qui demandent sa suppression. Le prix a récompensé une bonne trentaine de théories économiques diverses… on est bien loin de la stabilité requise pour obtenir le label « science ».
Liam FAUCHARD / FutureScan / Juin 2012
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